Commentaires sur le projet de Plan Local d'Urbanisme

D'abord quelques remarques sur la procédure de constitution du Plan Local d'Urbanisme : la durée envisagée  de la procédure (10 mois) paraît trop courte au regard des enjeux et de tous les aspects à prendre en compte. On peut s'étonner du manque de publicité sur la réunion du 8 décembre, au Parc des Expositions, la seule réunion initialement prévue pour présenter le projet et échanger avec la population. D'autre part, il ne semble pas qu'il ait été prévu d'associer les habitants des quartiers périphériques. Un espace réservé sur le site de la Ville aurait été judicieux. Enfin on peut s'étonner que la Maison des Projets, seul lieu de consultation du projet de PLU, ait été fermée dès le 20 décembre.
Une remarque d'ordre général sur le projet lui-même : la crise financière et économique avec les conséquences que l'on sait sur l'industrie, le bâtiment, le commerce et le marché de l'immobilier, entre autres, rendent plus qu'aléatoires les projections contenues dans le projet de PLU, car nombre de projets individuels ou collectifs, publics ou privés, risquent d'être reportés voire annulés par manque de perspectives d'avenir, de visibilité, de confiance et d'espoir, ou, tout simplement, par manque de moyens matériels ou financiers.

Développement urbain : Si la population doit passer de 33 000 habitants en 2008 à 40 000 habitants en 2020, on peut estimer  que le nombre de logements à construire dans les prochaines années est sans doute sous-estimé d'autant plus que l'agglomération manque de logements sociaux (près de 1400 dossiers en attente à l'OPAC).
Il n'est pas affirmé avec force qu'il faudrait tendre vers toujours plus de mixité sociale en imposant, par exemple, un pourcentage de logements sociaux (entre 15 et 25%) dans tout nouveau programme de construction en centre-ville.
D'autre part, la rénovation du quartier des Bâtes n'apparaît pas alors qu'elle est une priorité.
Le projet autour de la gare : en plus d'un " centre d'affaires tertiaire " ( nommé ainsi dans le projet un peu pompeusement) il faudrait prévoir du logement dont une partie de logement social à proximité de la gare pour ceux - et ils seront de plus en plus nombreux - qui prennent le train pour aller travailler. Ce quartier, qui est annoncé comme un éco-quartier, pourrait être un quartier " modèle " de mixité sociale.
Développement économique : Le développement du centre commercial des Bâtes, autour de Leclerc, n'apparaît pas dans le projet tel qu'il se présente actuellement : on connaît pourtant le rôle à la fois économique et social de ce centre commercial dans le quartier et au delà.
Bien sûr, il faut favoriser l'implantation d'entreprises sur le territoire de l'agglomération mais il est aussi nécessaire de favoriser les transports en commun avec des villes situées à l'Ouest de Paris pour nombre de Drouais qui y travaillent ou y travailleront. N'oublions pas que le bassin drouais manque d'emplois et qu'à Dreux le taux de chômage atteint 25%.
Patrimoine historique et naturel : Il faudrait, bien entendu préserver la totalité ou partie des 40% de la superficie communale drouaise encore couverte d'espaces naturels, champs et bois. Une augmentation de la population de plus de 20% en 10 ans, ne peut pas se faire sur la lancée actuelle : l'étalement urbain. Il ne faudrait pas confondre les jardins privatifs avec les espaces verts. Nous devons éviter la dispersion de l'habitat dans les zones encore couvertes d'espaces naturels ; nous devons favoriser la densité en rapprochant logement, commerces et travail quand c'est possible ; nous devons favoriser la circulation à pied et à vélo. Avec la politique actuelle, nous risquons de nous retrouver avec des îlots résidentiels mitoyens, mais sans interactions.
Dernière remarque : il faudrait développer les circuits d'excursion pour rendre la ville plus attractive.

Le Secrétaire de la Section de Dreux
du Parti Socialiste
Philippe Boullais