Les retraites : bilan

11 novembre 2010

La dernière étape de la réforme des retraites a pris des allures de sprint : la réforme des retraites est définitivement adoptée depuis sa publication au Journal Officiel. Ce n'est pas une surprise quand on voit quelle a été l'attitude du gouvernement qui n'a pas laissé un vrai débat avoir lieu.
C'est en revanche une grande déception pour les Français, qui rejettent massivement ce texte mal préparé, mal financé, profondément inégalitaire, totalement injuste et imposé sans concertation.
Le Parti Socialiste a accompagné l'action des syndicats, qui sont les interlocuteurs privilégiés du gouvernement en ce qui concerne les retraites. Les Français se sont mobilisés et nous tenons à souligner que les syndicats se sont montrés responsables.

Nous tenons à rappeler qu'une autre réforme était possible, reste possible et nous donnons rendez-vous aux citoyens en 2012. Nous nous battons pour :

1) Le maintien de l'âge légal du départ à la retraite à 60 ans
Aujourd'hui, l'âge moyen de sortie définitive du marché du travail est de 58,5 ans, mais l'âge moyen d'accès à la retraite est déjà de 61,5 ans, car en plus d'avoir atteint 60 ans, il faut avoir cotisé 40,5 ans pour avoir une retraite pleine.
Pour les hommes, en Europe :
Allemagne : 62,1 ans
Belgique : 61,2 ans
Pourquoi faut-il maintenir l'âge légal du départ la retraite à 60 ans ?
Pour les gens qui ont commencé à travailler tôt. Aujourd'hui, pour bénéficier du dispositif " carrières longues " créé par la loi de 2003, et mis en place en 2004, il faut avoir cotisé 2 ans de plus que la durée nécessaire pour avoir une retraite à taux plein.

2) Un niveau de pension permettant aux retraités de vivre correctement
D'après la Caisse nationale d'assurance vieillesse (CNAV), en 2008, le nombre de retraités au régime général était de 11,3 millions. La pension moyenne s'élevait à 549 euros par mois. 2,6 millions de pensions ont été versées, pour un montant moyen de 277 euros par mois.

3) Des mesures vigoureuses et effectives pour le maintien dans l'emploi des plus de 55 ans
Le taux d'emploi des plus de 55 ans a atteint 38,9% en 2009. Le taux d'emploi des seniors des 27 pays de l'Union Européenne est de 46%. Si la France rattrapait la Finlande (54,5%), cela permettrait d'alléger les déficits de 1 point de PIB et de résoudre une bonne partie du problème de financement.

Il faut d'abord améliorer l'emploi des seniors avant de vouloir les faire travailler plus longtemps. Cette loi transforme les jeunes retraités en vieux chômeurs.

4) Les salariés qui ont occupé des emplois pénibles doivent pouvoir bénéficier d'une retraite anticipée
La pénibilité n'a rien à voir avec l'invalidité.
" Prise en compte la pénibilité avec le maintien de la retraite à 60 ans pour les salariés qui, du fait d'une situation d'usure professionnelle constatée (maladie professionnelle ou accident du travail produisant les mêmes effets) ont une incapacité physique supérieure ou égale à 20%. "
Qu'est-ce que la pénibilité ? Le travail de nuit, le travail à la chaîne, le port de charges lourdes, le travail dans le bâtiment… Nous proposons de majorer les annuités permettant de partir plus tôt à la retraite.

Par exemple : un salarié bénéficiant d'une majoration pour pénibilité de 10% pendant la moitié de sa carrière pourrait partir deux ans plus tôt avec une retraite complète.

Pour un système pérennisé et équilibré, nous devons mobiliser de nouvelles ressources, indispensables pour sauver le système des retraites :
  • mise à contribution des revenus du capital (bonus, stock options…) : 25 milliards d'euros
  • augmentation de 0,1% point par an entre 2012 et 2021 des cotisations patronales et salariales
  • réformes de structure (emploi des seniors) : de 11 à 16 milliards d'euros
  • pour sécuriser le système et faire face aux imprévus, nous voulons porter le fonds de réserve pour les retraites à hauteur de 140 milliards d'euros en 2025, en l'alimentant par une majoration de 15% de l'impôt sur les sociétés des banques.
Pour assurer l'équilibre du système, il faut mobiliser 45 milliards d'euros (chiffre donné par le COR, le Conseil d'Orientation des retraites, soit 1,7 point de PIB en 2025). Ce montant est important, mais tout à fait à notre portée. Après tout, ce montant correspond aux baisses d'impôts pour les plus riches décidées par la droite depuis deux ans.

Rappelons également qu'outre le report de 60 à 62 ans de l'âge légal de départ, de 65 à 67 ans pour une pension sans décote, la loi s'accompagne aussi de mesures fiscales (prélèvement de 1 % sur la dernière tranche de l'impôt sur le revenu, augmentation d'1 point des prélèvements sur les plus-values de cessions mobilières et les plus-values de cessions immobilières, augmentation des prélèvements sur les stock-options avec le passage de la contribution de l'employeur de 10 à 14 % et le  passage de la contribution du salarié de 2,5 à 8 %...).
Nos propositions sont donc réalistes, il suffisait juste que le gouvernement aille au bout de sa démarche.

Nous disons donc au Président et au député Gérard Hamel : on ne gagne pas contre les Français. L'attitude du gouvernement laissera des traces. On ne touche pas aux retraites des Français sans écouter les Français, sans négocier avec les syndicats, sans respecter le Parlement.

Entre le bouclier fiscal, l'affaire Woerth-Bettencourt et le rejet par les députés UMP, dont Gérard Hamel, de l'amendement n°249 qui proposait d'aligner leur régime  spécifique de retraite (dont bénéficient également les membres du gouvernement) sur le régime général des salariés, les Français ont un profond sentiment d'injustice qui va même au-delà de la simple question des retraites.

Les Français devront s'en souvenir lors des prochaines échéances électorales.

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